dimanche 30 juin 2013

Roule ma Poule

Résumé cyclo-pédalistique (kilomètres parcourus: 4414; kilomètres pédalés: 1880; collecte pour Handichiens: 415 €, soit une oreille du chien) :
14/06 :…..Tallin  T.M
15 au 17/06 :….. La côte Nord, à l’Est de Tallin, retour sur Tartu T.M
18/06 :….. Tartu à Kasepaa, lac de Peipsi
19/06 :….. Kasepaa  à Joehvi
20/06 :….. Joehvi à Narva
21/06 :….. Pause à Narva
NDLR : T.M signifie « tourisme motorisé , avec le vélo dans le coffre d’une voiture » (voir explications plus loin)

14/06 : Tallin
Nous troquons la roue « colissimo » contre une roue DHL, et de guerre lasse, dans l’attente de la livraison, nous décidons de faire contre mauvaise fortune bon cœur, en faisant un petit tout à Tallin et au parc naturel  de Lahema qui aurait échappé à notre grand regret à notre curiosité si notre programme n’avait pas été bouleversé.
Nous faisons un faux départ pour déporter, avec la roue cassée, Camel Bike vers le camping des 4 roses.







Petit passage au musée de la Glace, avant d’arpenter les rues en pente (ô surprise dans ce plat pays !) de la ville médiévale de Tallin, très prisée des touristes mais qui réserve quelques ruelles calmes à l’abri des remparts. Plus que dans les autres capitales baltes, l’influence russe et orthodoxe se fait sentir et présage de l’atmosphère que nous retrouverons à l’Est.









Moins industrieux que Riga, le port de Tallin n’en est pas moins très animé et le sort des campeurs n’a rien à lui envier (camping cars serrés comme dans un boîte à sardine, à une encablure du port industriel).



15/06 au 17/06: Le parc de Lahema, à l’Est de Tallin
La côte déroule ses plages de sable fin, dans les herbes et les marais, abritant canards et huîtriers pies. Nous sommes séduits par le village de Vergi, qui après un gros orage nous ravit avec ses toits de chaumes que nous n’avons pas encore vus auparavant. Les maisons datent du 19éme siècle, le chaume qui les recouvre provient des îles au large de la côte, vestiges de quelques moraines des derniers glaciers Finlandais qui se sont retirés il y quelques 9000 années.


Nous plantons la tente dans un camping improvisé dans un jardin, où les moustiques et les « midges » (petites mouches minuscules et piquantes, spécialement dédicacées à Lilou et Hug, souvenir d'IRLANDE), nous laissent peu de répit pendant le diner, alors que le soleil fait semblant de se cacher derrière la ligne d'horizon.



Sylv met sa tenue de soirée pour amener du piquant à la situation.










Ce petit coin de côte, tout proche de la Finlande, fût particulièrement surveillé pendant la période soviétique : bateaux mis sous clefs, habitants sous haute surveillance, et qui trouvèrent refuge en ville. Cet endroit qui semble perdu, est malgré tout desservi toute l’année, la route dégagée malgré les -10°/-20° hivernaux (-30° parfois).  On trouve de nombreuses cheminée de saunas, attenant aux petites maisons qui s’étalent tout au long de la route.
La forêt est la principale ressource de l’Estonie et le bois y trouve de nombreuses utilisations, depuis la construction jusqu’à la production d’énergie électrique. L’Estonie est d’ailleurs en train de construire une chaudière de « troisième génération » fonctionnant au bois, avec entre autre le concours de techniciens et d’ingénieurs français. Cette forêt abrite aussi de nombreuses espèces animales : orignaux, loups, lynx et ours, dont aucun n’aura la bonne idée de croiser notre chemin.
De retour à Tartu, nous accueillons notre « roue DHL ». Merci à Paul Domela (un VRAI professionnel du vélo), pour sa grande réactivité, sans qui (et sans le staff de la G.M.A: Gégé Mécanique Assistance": Gégé et Eliott), nous n'aurions pas pu gérer cela à distance.


Après quelques angoisses et réglages en catastrophe, à 9 heures du soir juste avant la fermeture des magasins, notre Camel Bike est enfin prêt à reprendre la route !
Nouvelle nuit dans notre jardin des « 4 roses » (la bande de 4 copines qui tiennent la Guest House dans le jardin de laquelle nous avons planté la tente) avant un nouveau départ vers le Nord et la frontière russe, avec notre nouvelle roue !  

18/06: de Tartu au lac de Peipsi 
Nous prenons la route de Saint Petersbourg, sous un ciel gris et menaçant qui nous oblige, au plus fort d’un orage de grêle violent à nous réfugier dans un abri bus, qui nous offre avec générosité son toit de tôle pour nous abriter des grêlons qui ne tardent pas à tomber, et des éclairs qui zèbrent le ciel. 




Pour attendre l’accalmie, nous nous régalons de fraises très goûteuses, achetées … en face de notre abri bus, à un marchand ambulant qui, lui aussi, attend que la pluie cesse pour installer à nouveau son étal replié en catastrophe.

A partir de maintenant, c’est promis : nous porterons un regard bienveillant et respectueux sur tous les abri-bus sur notre chemin. L’abri bus est au randonneur cycliste SDF, ce que le refuge de montagne est au berger : un havre de paix, la porte du paradis… Vive le Mouvement Mondial de Défense des Abris Bus, patrimoine mondial de l’Humanité
Après avoir pédalé une soixantaine de kilomètres, nous nous arrêtons au bord du lac de Peipsi, dans le village de Kasepaa. Ce lac, le deuxième plus grand de Russie après le lac Ladoga, est une frontière naturelle entre l’Estonie et la Russie dont nous apercevons, avec une certaine émotion, les rives à quelques kilomètres. Le coin de camping est un petit coin de paradis (toilette, eau douce, lever de soleil à 2 heures du matin).





      
 19/06: du lac de Peipsi à Johvi 
Plus tout à fait en Estonie, pas encore en Russie. A partir de Kasepaa, les apparences semblent basculer : villages rues aux maisons en bois très simples, souvent aux toits de tôles ; églises et cimetières/parcs orthodoxes russes des « vieux croyants », Babouchkas pieuses portant le foulard, et ayant le russe comme langue usuelle. Jusqu’à présent, seuls les vestiges de l’époque soviétique rappelaient que nous venions de traverser des pays marqués  par cette époque révolue. Maintenant, nous sommes dans un présent russophone, bien réel, et pour longtemps.







Sur la route qui longe le lac, nous trouvons de petites échoppes où des pêcheurs  vendent les poissons qu’ils ont auparavant fait sécher dans des étuves chauffées avec des branchages encore verts : brêmes, perches au goût et à la chair délicieusement  parfumés. 















En lisant la plaquette en russe de notre voyage, un pécheur nous offre 2 concombres en guise de cadeau de bienvenue 


















Beaucoup de charme désuet sur cette côte, jusqu’à atteindre Johevi, qui pour sa part n’en a aucun. Heureusement, nous trouvons une chambre, faute de camping, dans un hôtel délicieusement "soviet style":  escalier en fer rouillé, que j'escalade aisément !avec le tandem sous le bras,


 « hygiaphone » à l’accueil mais propreté simple et largement suffisante pour nous, S.D.F de la route!.  





20/06: du lac de Peipsi à Johvi
De Johvi, nous reprenons la E20 en direction de Narva. Frôlés par les camions qui se succèdent à un rythme infernal, nous essayons d’échapper avec une fortune diverse pour le moment, à un accrochage, voire même en empruntant des chemins de traverse! 
Les dangers des chemins de traverses!!


Panneau indiquant un chemin de traverse!!!







Plutôt que de rejoindre directement Narva, nous montons plutôt au Nord pour atteindre Narva Joehsu, à l’embouchure de la rivière Narva, qui marque la frontière avec la Russie. D’abord déserte, cette côte commence à être habitée à quelques kilomètres de Narva.


Nous découvrons alors de vieilles maisons délabrées, mais pourtant habitées, et surtout de vieux immeubles et de non moins vieilles usines, toutes aussi désaffectées, témoins d’une époque où le productivisme était le maître mot de toute cette région.






La reconstruction bat son plein : ces témoins sont pour leur part, peu à peu remplacés par de nouveaux hôtels-spas, témoins à leur tour d’une autre époque où les maîtres mots ont changé. La roue ou la révolution ? That’s la question !
Nous atteignons l’extrémité de la côte Estonienne, et du bar où nous buvons notre bière quasi quotidienne, nous apercevons à portée de nageur, la rive droite de la Narva : nous avons atteint la Russie!!!!, avec notre petit vélo dans la tête.



Demain sera un autre jour, alors que nous franchirons la frontière russe, après en avoir atteint la rive avec nos gros mollets, et notre volonté d’y arriver par nos propres moyens.
L’arrivée quelques instants plus tard dans Narva nous fait plonger radicalement dans l’ambiance russe. Hormis le pizzaiole Suédois qui nous accueille avec le sourire, les regards sont plutôt fermés, à l’instar des immeubles de cette cité radieuse.....


21/06: Narva

Petite ville sans (aucun) charme, habitée à 95% par des russes, Narva offre un contraste saisissant avec le pays que nous venons de traverser, et que nous nous apprêtons à quitter : les sourires estoniens, le charme des maisons sont déjà bien loin. 


Une certaine tension intérieure proche de l’inquiétude nous habite à l’idée de savoir que demain, nous passerons « de l’autre côté ». Heureusement, 2 piliers de bar tatoués, qui attaquent leur troisième bière (1 litre à chaque verre), nous offrent bien aimablement des morceaux de poissons séchés fortement odorants, que nous avalons avec notre cappucino fortement crémeux : l’exotisme est dans notre tasse.   
En sirotant celui-ci, nous apercevons le pont, que nous franchirons demain, si les autorités nous en laisse la possibilité. Le marchand de sable passe, mais il a du mal à nous endormir, après avoir bouclé nos sacoches pour la dernière fois en Europe!


vendredi 21 juin 2013

Enfin les vacances


Résumé cyclo-pédalistique (kilomètres parcourus: 4414; kilomètres pédalés: 1660; collecte pour Handichiens: 405 €, soit une oreille du chien) :
4/06 :….. Ignalina  Pause technique
5/06 :….. Ignalina  région des étangs à Ginuciai T.M
6/06 :….. Ginuciai à Zarasai T.M
7/06 :….. Zarasai à Riga T.M
8/06 :….. Riga Pause
9/06 :….. Riga à Tuga T.M
10/06 :… Tuga à quelque part sur la côte estonnienne T.M
11 au 14/96 :…. quelque part sur la côte estonnienne à Tartu T.M

NDLR : T.M signifie « tourisme motorisé , avec le vélo dans le coffre d’une voiture » (voir explications plus loin)
4/06 : Ignalina-Vilnius-Ignalina
Beau temps
Lever tôt pour sauter dans le train St Pétersbourg-Vilnius au départ d’Ignalina, petite gare où l’on a le bonheur d’avoir une employée au guichet plutôt qu’une machine, ce qui facilite malgré tout la communication, malgré une incompréhension mutuelle de nos langues respectives. La « Provonitza » nous accueille un peu froidement alors que l’employée de la gare nous a gentiment confié à une vieille dame qui intercède en notre faveur et nous « chaperonne ». La plupart des voyageurs se trouvent encore installés sur leurs couchettes et le train  traverse une infinie forêt avant d’arriver à la capitale. 
Dernière balade dans les petites rues de Vilnius et nous repartons à Ignalina en voiture de location pour y ranger une fois de plus notre tandem en attendant que nous puissions résoudre notre problème de roue, efficacement assistés par « notre base arrière », Gégé, Elliott (G.M.A : Gégé Mutuelle Assitance) depuis Toulouse et Rando Cycles à Paris (Paul DOMELA) dont nous saluons le professionnalisme, l’efficacité et la gentillesse. Enfin, un professionnel du vélo, qui nous change de ce que nous connaissons jusqu’a présent La voiture nous permettra de faire du tourisme en attendant mais surtout de nous avancer sur le trajet pour essayer de ne pas rater le départ du bateau à St Petersbourg et du Transsibérien à Moscou (dont les billets sont déjà réservés) et éviter de devoir faire des étapes quotidiennes de 200km !
5/06 : Ignalina-Ginuciai
Beau  temps puis orage
Nos bagages et Camel Bike (sans démontage mais seulement quelques adaptations) casés dans la malle de la voiture nous commençons notre errance de lac en lac dans ce beau parc régional. Petite balade à pieds qui nous permet d’entrer en contact avec les moustiques virulents en ce mois de juin ! 



L’arrivée dans le charmant village de Ginuciai nous donne envie de nous y installer pour profiter de l’atmosphère paisible à laquelle contribuent le petit moulin, les quelques barques qui se dandinent sur le marécage entre les roseaux et le cygne blanc qui vient notre rencontre alors que le jour décline.

Sylv négocie (une fois n’est pas coutume !) une place pour poser la tente dans un jardin et après la traditionnelle soupe froide betterave (un délice ! si, si) 

















on peut s’initier au sauna et au bain dans le lac jusqu’à 23h, comme nous y avons gentiment été invités par le propriétaire des lieux. Sensation bien agréable mais qui doit l’être un peu moins en plein hiver quand il s’agit de casser la glace pour se plonger dans les eaux gelées !

Pour des raisons de confidentialité, et de droit à l'image la photo est volontairement floutée



















6/06 : Ginuciai-Zarasai
Beau temps tournant à l’orage
Les moustiques nous assaillent dès le lever mais nous laissent quelque répit pendant les quelques heures où nous voguons en canoë (avec Hub à  la manoeuvre) sur des étangs paisibles, reliés les uns aux autres par des petites rivières ou canaux qui se faufilent à travers les roseaux qui ondulent au vent. 

"Mais que diable suis-je allée faire dans cette galère"



Une cane, garot à œil d’or et sa couvée de canetons se laissent surprendre et s’enfuient à notre approche dans un battement d'aile effrayé. 

Paix et tranquillité de ses eaux pures dont profitent quelques fermiers installés là hors du fracas du monde, occupés aux simples travaux de la ferme. 
Petit bain dans les eaux limpides et fraîches avant le grand coup de vent annonciateur de l’orage presque quotidien. 

Nous en profitons pour aller dénicher d’autres petits étangs secrets qui parsèment le parc. De grandes forêts de pins et de bouleaux succèdent à des collinettes où ondoient les blés en herbe …jeu du vent et de la lumière. Les fermettes colorées offrent ce qui semble être un hâvre de paix au laboureur fourbu.





Après quelques hésitations qui nous font faire moults alllers-retours, nous nous installons dans un 1er  « vrai » camping depuis notre départ de France. 
Décoration artisanales des mobiliers d’extérieur comme seuls, par tradition, le faire les lituaniens. 





Grand confort et belle soirée passée en compagnie de « tous » les campeurs : Rony et Rudy, 2 cyclistes belges qui montent en 2 mois à Novosibirsk (www.bike2siberia.be) et un couple anglo-écossais profondément pro-européens












7/06 Zarasaï-Riga
Beau temps
Visite de « l’artiste »  sculpteur sur bois local, Gediminias qui, en plus de son sourire, nous fait l’offrande d’une cuillère sculptée à la hâche devant nous et dont il s’est fait une spécialité…mais de statues, point !




Passage de la frontière avec la Lettonie (quel dommage, pas en vélo !) 

et route (plutôt en mauvais état : chouette, pas en vélo !) sur Riga dans un paysage plat et sans grand intérêt. Nous retrouvons Rony et Ruby en route pour Novosibirsk




De longs convois transportant du charbon se succèdent sur la voie ferrée. On se refamiliarise sans joie avec les embouteillages et on découvre le camping de la ville qui nous donne immédiatement l’envie de nous en échapper : alignement de campings-cars serrés les uns contre les autres, sanitaires dans des algécos, le tout planté au beau milieu d’une usine..et les moustiques attaquent, alors que des mémés camping-caristes triballent des chiens-chiens à bigoudis dans le camping !



8/06 Riga
Beau temps
Promenade des chiens au camping : des jumeaux, des triplés, des quadruplés ! Jamais vu une telle concentration de tous types, due, on l’apprendra plus tard à une exhibition canine.
Petit tour pour « touristes »en petit groupe en bus et petit bateau sur l’un des canaux de Riga, qui nous permet d’avoir une vue d’ensemble et nous permettre ensuite de mieux cibler notre propre errance.



Parcs nombreux, fleuris, (étonnamment, la campagne dans les pays que nous avons traversés l’est peu), proprets, animés par le canal et ses bateliers, et bien appréciés des lettons qui viennent faire bronzette. 


L’architecture est époustouflante, véritable musée en plein air de différents styles : néo-classique, baroque, roman, byzantin, gothique, renaissance mais surtout « Art Nouveau », qui trouve là sa plus belle expression. 






Sans compter le style "monumental soviétique" tel que le "gâteau de Staline", actuel siège de la faculté des Sciences de Riga


Les avenues sont larges, peu encombrées, en dehors des heures d’affluence.. L’atmosphère qui y règne est à la fois paisible et joyeuse : c’est l’été ! Les terrasses des cafés sont animées et aux quatre coins des rues, des musiciens et des chanteurs égrènent quelques notes. La Lettonie semble bien mériter son nom de « pays qui chante ». Riga, la bien nommée « ville d’inspiration » reste fortement dédiée à la culture et il fait bon de perdre dans ses petites rues. 


La Daugava, grand fleuve qui prend sa source en Russie, coupe la ville en deux.




Elle vient jeter ses eaux dans cet immense port hérissé d’immenses grues. Les quais du ports s’étalent sur des dizaines de kilométres vers le Nord sur une quinzaine de terminaux spécialisés (vrac charbons, conteneurs, bois…). De quoi faire rêver un docker du port de Marseille!!
Artisans, pêcheurs et marchands trouvaient sur son affluent un lieu de prédilection pour y exercer leurs activités commerciales, Riga ayant joué au XVe siècle un rôle important dans le commerce entre l’Est et l’Ouest et ayant fait partie de la Ligue Hanséatique. La statue de Roland (celui de Ronceveaux) y trouve sa place comme sur tous les marchés des villes hanséatiques. Riga demeure aujourd’hui le centre politique, économique et culturel de la région balte

Un petit mot sur la Ligue Hanséatique :
Depuis le début de l’ére chrétienne, les peuples riverains de la Baltique ont cherché à contrôler les voiies de cabotage et de navigation : germains, slaves, lithuaniens…Par ailleurs une piraterie endémique s’installe qui met en péril l'essor commercial en Baltique. Les marchands danois, qui maîtrisent l’embouche de la Baltique, entreprennent de prendre le contrôle de l'espace maritime de la Baltique. Ils fondent des succursales. Le Danemark prend la souveraineté de la Baltique. L'intérêt marchand des pays germaniques entraînent l’installation des marchands de Brême aux bouches de la Dvina, où ils fondent Riga en 1200, prenant ainsi la main sur les produits venus de Russie centrale. Les villes germainques situées dans le voisinage de la Baltique et du Rhin s'unissent dans une alliance, la Hanse, et accumulent d'énormes richesses. Les villes hanséatiques de la mer Baltique peuvent alors une guerre économique et une guerre maritime pour faire fléchir les royaumes. Peu à peu, l'association de marchands se transforme en alliance de cités libres qui acquièrent un certain nombre de privilèges en Angleterre, en Flandre et en Norvège. La Ligue hanséatique: devient une puissance qui compte au Nord de l'Europe, s’appuyant sur son bras armé : l’Ordre des chevaliers teutoniques dont le grand maître est membre de droit de la ligue. De grandes villes baltiques se sont développées à la faveur de la ligue, comme Tallin, Tartu, Kaliningrad, Parnu ou Gdansk malgré les menaces des Français, des Anglais ou des Suédois tentant d'outrepasser les mesures de la ligue. L'émergence de nouvelles puissances en Baltique : Hollande,  Suéde, Danemark et Russie, ajoutée au déclin de l'ordre teutonnique et  à la découverte du Nouveau Monde annonça le déclin de la ligue au XVIIe siècle.

9/06 Riga-Tuga
Nuageux et frais
Le marché de Riga, l’un des plus grands d’Europe (72000m2 !) est abrité sous d’anciens hangars destinés aux Zeppelin du début du siècle. 




Fruits et légumes (c’est la saison des fraises et des cerises), herbes aromatiques fraîches y abondent (comme les polonais, les lituaniens et nous le verrons plus tard les estoniens, les lettons sont amateurs d’aneth qu’on retrouve abondamment dans leur cuisine savoureuse, notamment dans les soupes dont ils sont friands (et nous aussi !). 


On trouve tout sur le marché : alimentation, vêtements mais aussi droguerie, quincaillerie. (petite pensée encore pour notre Christian et son C.C.L)!





Il est frais mon poisson










 Les étals des poissonneries déploient surtout un grand choix de poissons séchés dont certains sont parés d’amandes, de carottes et d’oignons ou autres condiments.
Il est fumé mon poisson
 Le marché est dominé par la haute stature imposante d’un monument de l’époque soviétique nommé « le gâteau de Staline » qui abrite maintenant l’académie des sciences et d’où nous avons pu découvrir une vue globale de la ville du haut de son 16e étage.
A quelques encablures, un bâtiment noir sans fenêtre fut lors de l’occupation soviétique, le quartier général du KGB et dont les habitants de Riga disait qu’il était « l’immeuble le plus haut de Riga car de ses caves on pouvait voir la Sibérie » ! 
Des trains interminables formés de wagons de marchandises russes, dont du charbon traversent maintenant la ville en direction du port. Depuis notre arrivée en Lettonie, l’influence russe se fait de plus en plus ressentir : langue étrangère de prédilection et origine des produits.  
La côte que nous longeons pour quitter Riga en direction de la Lettonie est bordée de forêts (pins et bouleaux) jusqu’à Tuja où nous élisons avec bonheur domicile pour la nuit dans un petit camping semi sauvage où nous sommes seuls, en bord de mer, après avoir dégusté des poissons grillés à la taverne sur la plage (non, Hub n’a pas pris sa canne à pêche…) et passé la soirée au coin d’un petit feu de bois jusqu’à minuit, en attendant le coucher du soleil, qui ne viendra pas (et qui ne me fera pas héros!!)









10/06 Tuja-quelque part sur la côte en Estonie
Temps frais et nuageux puis ensoleillé
Petit bain frais dans la Baltique avant de quitter ce bel endroit. Le plateau continental s’étend très loin, la plage est propre, l’eau douce et peu salée, pas de coquillages ici, mais des milliers de hannetons échoués dont Hub affronte les cadavres sur la plage avec beaucoup de courage !
Au passage en Estonie nous retrouvons de jolis très petits villages en bord de mer, coquets, fleuris et très bien entretenus. 









Les quelques habitations le long de la  côte permettent peu l’accès à la mer (visiblement pas de conservatoire du littoral ici..). 
Par contre, une immense forêt le long de la plage est aménagée pour le camping sauvage à la mode de ceux des parcs US ou canadiens : toilettes sèches, puits, mobilier en bois, foyers pour le feu.
 Changement de plan, on ne peut pas résister à l’attrait du lieu et on arrête là notre très courte étape de la journée. Douceur, calme et sérénité au bord de la Baltique devant les flammes du foyer. La soupe chauffe sur notre four à bois. Un « Twist », venu de nulle part, nous tient compagnie une paire d’heures.












11 au 14/06 quelque part sur la côte en Estonie-Tartu : en attendant la livraison de la roue…
Plutôt beau temps, quelques orages et averses
Au lever, la mer est sombre et agitée et malgré le vent frais, la plage nous invite. Quelques oiseaux de mer : huîtriers pies, sternes Pierre Garin et..un cygne !

  Les herbes des marais viennent grignoter le rivage et les vagues ont déposé ici quelques rares coquillages et algues desséchées. Ici depuis des sciécles le Ying et le Yang mélangent harmonieusement l'eau douce des marais et l'eau légérement salée de la Baltique, dans une danse lascive et incessante, rythmée par le clapotis des vaguelettes ou le fracas des tempêtes qui repousse l'un et attire l'autre. A lire le paysage, on voit ce couple éternel entraîné par le seul chronomêtre de l'horloge géologique, aux confins du temps de l'homme et de celui de la nature.    






Il faut se résoudre à couper plein Est pour rejoindre Tartu où espérons-nous, la roue du tandem nous attend.
Quelques jolies maisons en bois coloré ou en bois brut, de charmants villages nous accompagnent jusqu’à Tartu et sa « villa Margaretha », de style Art Nouveau, où nous avions réservé depuis la France pour y prévoir la livraison de nos passeports et visas russes (que nous avons eu finalement en France).
 Le but est maintenant de se voir livrer notre jante, mais de jante, point. Malgré la diligence de Cyclo Rando et de Gégé, notre colis semble égaré, du fait d’une négligence de la poste, ou de la grève ou des deux ! Nous devrons donc prolonger notre séjour à Tartu et nous voyons avec angoisse le délai qui nous sépare du bateau à St Petersbourg fondre comme neige au soleil !




Nous en profitons donc pour visiter cette petite ville à la fois animée et paisible, fleurie à souhait et agrémentée de nombreux parcs où les jeunes aiment à se rencontrer autour d’une (ou plusieurs !) bières, et sur les jolies placettes.
Un couple de jeunes locaux devant la statue des étudiants amoureux sur la place principale
Maisons de bois et statues de bronze. 


Le modèle et les statues




















Un vieil observatoire qui renferme un télescope à miroir qui fut en son temps le plus puissant du monde et qui abrite maintenant un musée de la géodésie et de nombreux télescopes. Il présente la particularité d’être situé au-dessus d’une cave de poudre à canon transformée en pub « le plus grand du monde ».






L'un des jardins de Tartu




Une église du XIVe ornée de quelques 1000 figurines en terre cuite et où nous irons écouter un concert, 

un jardin botanique où il fait bon flâner.
Tout ceci en gérant la logistique et les différents scenarii concernant la roue du vélo et notre arrivée hypothétique à St Petersbourg (train, bus, voiture, vélo) où ne nous attendra pas le bateau qui devrait nous permettre d’atteindre Moscou. De guerre lasse, nous décidons de déclencher l’envoi d’une 2e jante et de la faire expédier cette fois par DHL. A suivre… Un petit mot sur Colissimo International : le périmètre de traçabilité du colis s’arrête à … la plate-forme de la Poste à Paris, au-delà c’est le nouveau monde, la sortie du système solaire, voire même de la galaxie, autrement dit l’inconnu sidéral (le terme de sidération est ici bien significatif). Les signaux mettent des années à revenir.
En attendant nous déménageons de l’hôtel Margaretha, où nous engloutissons notre ligne budgetaire « extras », trop onéreux où nous n’avions prévu de rester que 2 nuits et nous installons dans un « camping à la ville », seuls, parmi les rosiers, dans le jardin d’une guest house.
La roue ne pouvant être livrée le week-end par D.H.L, nous décidons de partir pour visiter Tallin et la côte Nord estonienne.

Petit aperçu pédagogique (et simplissime) sur la mer Baltique : ancien lac proglaciaire, d'eau douce cette jeune (10 000 ans environ) flaque d’eau intracontinentale et intérieure est en fait le résidu du retrait des glaciers de la dernière glaciation (dont nous avons remonté les traces depuis note arrivée en Pologne). Elle devint une mer lorsque les glaciers qui comprimaient par leur poids gigantesques les reliefs l’entourant, décidèrent de se retirer, permettant l’élévation des terres autour par un phénomène dit « d’isostasie ». Celui-ci se poursuit d’ailleurs avec la fonte des glaciers scandinaves, entraînant l’apparition des nouveaux ilôts, qui posent d'ailleurs un problème pour la navigation en Baltique, du fait notamment de la faible profondeur de cette petite mer intérieure.

La Baltique est une mer peu salée (10 pour mille contre 35 pour mille dans le reste des océans), du fait des apports d’eau douce des fleuves qui s’y jettent. Bordée par le Danemark,  la Suède, la Finlande, les pays Baltes, la Russie, la Pologne et l'Allemagne au sud, elle abrite près de 100 millions d'habitants.

Le voyage en musique